“Someone’s sitting in the shade today because someone planted a tree a long time ago.” - Warren Buffet
Trop peu de personnes s’intéressent à l’investissement, et je pense que c’est une grave erreur pour leur avenir financier.
Mais je ne leur jette pas la pierre. Si vous avez déjà essayé d’investir en bourse, vous savez à quel point ce n’est pas évident au premier abord.
On a le choix entre :
Des plateformes qui proposent des interfaces peu chaleureuses et qui ne nous expliquent pas du tout par où commencer.
Notre banque, qui nous explose avec des frais cachés et des contrats remplis d’astérisques, avec en bonus des conditions particulières écrites en arial 8 en bas de page.
Je le sais parce que j’en ai fait l’expérience. Entre le moment où j’ai ouvert un compte-titres et le moment où j’ai fait mon premier investissement, de l’eau a coulé sous les ponts. Entre 8 à 10 mois m’ont été nécessaires pour me former et me décider à enfin entrer en bourse.
C’est trop long. Le problème, c’est que beaucoup d’acteurs existent, mais aucun ne s’est penché sur la création d’une communauté pour accompagner ses utilisateurs dans leur apprentissage et leur création de patrimoine.
Dans cet article, mon but est de présenter l’un de ces acteurs.
Je vais parler de Trade Republic, une plateforme d’investissement hyper innovante, de pourquoi elle devrait construire sa communauté, et de la manière dont elle pourrait le faire.
L’investissement en bourse nous concerne tous, mais nous ne sommes pas suffisamment éduqués dès notre plus jeune âge pour en prendre conscience.
Je suis persuadé qu’une communauté dédiée à ce sujet peut faire bouger les lignes, d’autant plus si c’est Trade Republic qui prend les rênes.
Pour bien comprendre l’intérêt d’une telle communauté, j’en ai moi-même lancé une.
À mon échelle, j’ai pu rassembler une vingtaine de personnes dans un serveur Discord, toutes motivées à l’idée de se former à l’investissement et d’enfin se lancer.
J’ai organisé 4 événements réservés aux membres, chaque fois avec un invité externe qui est venu répondre à leurs questions.
J’ai étudié le marché, le marketing et les forces de Trade Republic.
J’ai combiné le tout dans cet article, qui rassemble mes apprentissages et qui présente comment je m’y prendrais pour construire une communauté si j’étais à leur place.
Bienvenue dans la Trade Republic.
A New Hope 🌅
Commençons avec un peu de contexte et laissez-moi vous présenter Trade Republic.
Trade Republic est une banque 100% mobile, spécialisée dans le trading et l’investissement en bourse.
Grâce à une application hyper intuitive, les utilisateurs peuvent investir dans plus de 7.500 actions et ETF (ETF = paniers d’actions) sans devoir payer de frais, si ce n’est une participation forfaitaire d’un euro par ordre.
De plus, Trade Republic permet à ses clients de programmer leurs investissements à l’avance. Par exemple, vous pouvez automatiser un investissement de 50€ par mois sur le CAC 40.
C’est en 2015 que Christian Hecker, Thomas Pischke et Marco Cancellieri lancent l’entreprise. En 2019, tout s’accélère : Trade Republic commence son activité commerciale en Allemagne et acquiert ses premiers clients.
En avril 2020, le broker compte 150.000 utilisateurs. Fin 2020, ce chiffre grimpe à 600.000. En 2021, la barre du million d’utilisateurs est franchie. Soit 2 ans après son lancement officiel.
Des chiffres qui lui valent d’être élue meilleure banque pour le trading par le quotidien Handelsblatt en 2020.
Ce succès s’accompagne de plusieurs levées de fonds, dont les chiffres sont accessibles sur Crunchbase :
8.5 millions de dollars en Seed en 2018.
12 millions de dollars en Série A en 2019, levés auprès de Creandum et Project A Ventures.
75 millions de dollars en Série B en 2020, levés auprès d’Accel et du Founders Fund (le fond de Peter Thiel, investisseur précoce de Facebook et cofondateur de Paypal avec Elon Musk et Max Levchin).
Et enfin (pour le moment), 900 millions de dollars en Série C en 2021, levés auprès de Sequoia Capital.
Le tout pour une valorisation de plus de 5 milliards de dollars, plus d’un million d’utilisateurs, et 6 milliards d’euros d’encours.
Ça pose le contexte. Maintenant, quel est l’objectif de Trade Republic ? Quelle est leur raison d’être ?
Une vision : démocratiser l’investissement 👁
L’Europe fait face à un mur structurel et sociétal, que l’on va se prendre de pleine vitesse entre 2040 et 2045 si rien n’est fait.
Quel est ce mur ?
Nous sommes dans une société qui vieillit. D’un côté, c’est une bonne nouvelle parce qu’on vit plus longtemps. Mais de l’autre, ça veut dire qu’on a besoin de beaucoup plus d’argent quand on arrive à la retraite. Il faut pouvoir financer ces années de vie.
Aujourd’hui, une personne qui arrête de travailler à 65 ans a encore une vingtaine d’années devant elle, et ce chiffre est en augmentation constante selon le rapport annuel du COR (Conseil d’Orientation des Retraites) :
Cette augmentation de l’espérance de vie s’accompagne d’une baisse de la fécondité, toujours selon le rapport annuel du COR :
Pourquoi c’est un problème ? Au plus on avance dans le temps, au moins il y a de jeunes disponibles pour cotiser et financer les retraites des plus âgés.
Dans ce podcast de Pauline Laigneau, Matthias Baccino (Country Manager France de Trade Republic), explique qu’on a vu l’évolution suivante :
À l’époque, 3 travailleurs cotisaient pour financer la retraite d’une personne.
Aujourd’hui, on est à 1,7 actif cotisant par retraité.
Le système de retraite, tel que nous le connaissons, est une énorme pyramide de Ponzi qui fonce vers son propre effondrement.
Si on regarde le rapport du COR, le montant moyen de la pension touchée par un retraité (en comparaison avec le revenu moyen d’une personne active) ne va faire que chuter :
La conséquence logique, c’est que le niveau de vie moyen d’un retraité chute également :
Qu’est-ce que ça veut dire ?
Si les individus ne prennent pas leur responsabilité de se constituer un patrimoine et de préparer leur retraite convenablement, nous courons vers un appauvrissement général de la population.
Elle est là, la raison d’être de Trade Republic.
Démocratiser l’investissement en bourse, pour contribuer à résoudre le déficit d’épargne retraite en Europe.
Mais pour y arriver, il faut réussir à convaincre des dizaines de millions de personnes en Europe à investir en bourse sur le long terme.
Et à juste titre. Toujours dans le podcast de Pauline Laigneau, on apprend qu’en moyenne, sur les 30 dernières années, la bourse rapporte 7% par an.
Pour le S&P 500 (les 500 plus grosses capitalisations boursières des États-Unis), le rendement annuel s’approche des 10%.
Voici ce que ça donne sur 30 ans :
Si vous aviez placé 10.000€ sur le S&P 500 en 1991, et que vous aviez réinvesti vos dividendes, vous auriez eu plus de 210.000€ à la fin de l’année 2020.
Mais pour bénéficier de telles performances, encore faut-il investir de la bonne manière et savoir comment s’y prendre.
C’est là que de la friction commence à apparaître.
La friction de l’investissement en bourse ⛓
Trop de personnes perçoivent encore l’investissement en bourse comme quelque chose de compliqué qui n’est pas fait pour eux.
Quand on débute, il y a plein de questions qu’on se pose et qui sont loin d’être évidentes.
Avec quel type de compte investir ? Vaut-il mieux choisir un compte-titres, un PEA, une assurance vie ?
Sur quel type de produits investir ?
Quels ETFs / Paniers d’actions choisir ? S&P 500 ? CAC 40 ? MSCI World ?
Comment construire un portefeuille équilibré ?
Comment gérer sa fiscalité ?
Combien investir chaque mois ? Quel pourcentage de son revenu ?
Pourquoi investir tout court ? Pour atteindre quel objectif ?
Combien de temps ça prend ? Faut-il se renseigner régulièrement ?
Toutes ces interrogations créent de la friction, qui peut nous bloquer et nous empêcher de commencer à investir parce que ça a l’air compliqué.
Or, Trade Republic a besoin de faire sauter cette friction, pour qu’un maximum de personnes s’y mettent et qu’elle puisse remplir sa mission de résoudre le déficit d’épargne retraite en Europe.
Et au-delà de ça, plus de personnes investiront via son app, plus Trade Republic pourra grandir et asseoir sa place sur le marché.
Pour y parvenir, il y a plein d’outils auxquels Trade Republic peut faire appel :
Une interface utilisateur simple et intuitive,
Une stratégie de contenu éducatif et didactique,
Du marketing d’influence pour être visible auprès de son public cible et le convaincre.
Je vous rassure, avec plus de 900 millions levés, ils utilisent déjà ces outils.
Il suffit :
d’aller sur leur site web pour voir la simplicité de leur interface,
d’aller sur LinkedIn et sur YouTube pour voir leur stratégie de marketing d’influence,
Et d’écouter des podcasts pour comprendre leur stratégie de contenu.
J’ai par exemple mentionné le podcast de Pauline Laigneau, mais j’aurais aussi pu citer l’épisode 85 de La Martingale (que je vous recommande d’ailleurs fortement pour vous former au Dollar Cost Averaging et à l’investissement long terme).
Le marketing de Trade Republic est donc déjà très bien huilé, mais selon moi il manque une pierre à l’édifice : une communauté d’investisseurs.
Dans la suite de cet article, je vous propose de découvrir :
Les avantages qu’une communauté pourrait apporter à Trade Republic.
Comment je m’y prendrais pour la construire étape par étape, si j’étais à leur place.
Les 3 avantages de la Trade Republic 😎
Dans mon premier article, j’explique les 6 avantages qu’une marque peut tirer d’une communauté.
Dans le cas présent, il y en a 3 qui me paraissent indéniables. Voyons lesquels.
Un avantage concurrentiel supplémentaire ✚
Vous le savez sans doute, mais Trade Republic est loin d’être le seul acteur qui vous permet d’investir en bourse et de vous constituer un portefeuille.
On peut citer eToro, Degiro, Bourse Direct, Boursorama, Fortuneo et même votre propre banque pour ne prendre que quelques exemples.
Aujourd’hui, Trade Republic se distingue déjà beaucoup de ces acteurs, notamment grâce aux outils que je mentionnais plus tôt :
Une interface utilisateur hyper simple.
Du marketing de contenu éducatif, en faisant des apparitions dans des podcasts et émissions dédiés aux finances personnelles.
Un design sexy.
Du marketing d’influence pour se rapprocher de son audience cible et donner à l’investissement une image plus abordable.
Des frais ultra réduits, à raison d’un euro par ordre, en opposition totale avec les banques traditionnelles qui ponctionnent des frais proportionnels aux montants que vous investissez.
Un programme ambassadeur, toujours pour se rapprocher de son audience, mais aussi pour humaniser sa marque.
Pour moi, toutes ces actions placent déjà Trade Republic au-dessus du lot parce qu’ils comprennent comment utiliser le marketing efficacement pour acquérir des utilisateurs.
À titre de comparaison, voici le site web de Bourse Direct :
C’est sans appel.
Cela dit, même si le marketing de Trade Republic est largement supérieur à celui de ses concurrents, il reste une faille.
Comme je l’explique dans mon premier article, L’avenir appartient aux Community-Les Companies, tous ces éléments peuvent être dupliqués. Ce ne sont pas des avantages imprenables.
C’est là qu’une communauté prendrait tout son sens. Si Trade Republic décidait d’investir dans la création d’une communauté d’investisseurs, ils pourraient acquérir un avantage concurrentiel supplémentaire qui les placerait définitivement sur le dessus du panier.
En créant une communauté d’investisseurs, et en offrant à ses membres la possibilité :
D’accéder à du contenu exclusif,
D’échanger sur des questions communes,
De nouer des relations,
De s’entourer d’autres personnes qui veulent aussi investir,
Trade Republic finirait d’enfoncer le clou et aurait toutes les cartes en main pour devenir n°1 en Europe.
Accélérer l’acquisition d’utilisateurs 🚄
Tous les avantages auxquels les membres de cette communauté auraient accès permettraient à Trade Republic d’accélérer son acquisition.
Comme je l’explique plus haut, le fait d’investir en bourse suscite énormément d’interrogations et peut faire peur. Qu’on le veuille ou non, au premier abord, le monde de l’investissement est intimidant.
Pour un débutant, le fait de voir une communauté de gens qui se posent les mêmes questions, et qui sont dans la même situation que lui, est extrêmement rassurant.
Accéder à une communauté d’investisseurs, qu’ils soient débutants ou expérimentés, et avoir la possibilité d’échanger avec eux peut aider à passer à l’action plus facilement.
Cela me fait penser à l’exemple de House of Wise que je mentionne dans mon second article, S.P.A.C.E.S. Mountain. Cette marque commercialise des produits pour femme à base de CBD.
Consommer ce type de produits peut susciter des questions :
Est-ce que c’est bon pour la santé ?
À quel effet s’attendre ?
Dans quelle situation est-ce intéressant d’en prendre ? Pour quel usage ?
Est-ce adapté à mon cas ?
C’est là qu’entre en scène la communauté de House of Wise : les membres peuvent s’y retrouver, partager leur expérience et raconter comment le CBD les a aidées dans leur quotidien.
Pour une femme qui se poserait des questions, lire les histoires d’autres femmes qui ont vécu des expériences similaires aux siennes et qui ont pu améliorer leur quotidien avec House of Wise est clairement rassurant. Cela peut les convaincre de plus facilement devenir cliente.
La situation est assez similaire avec Trade Republic. Le fait d’accéder à une communauté, et de voir plein d’autres personnes investir, peut rassurer les nouveaux investisseurs et les aider à enfin sauter le pas.
De plus, cela aurait pour conséquence de créer un énorme bouche à oreille autour de la marque : les membres pourraient parler de Trade Republic autour d’eux et coopter d’autres membres.
Ce qui aiderait bien évidemment la marque à faire grossir sa base d’utilisateurs et donc asseoir sa place sur le marché.
Renforcer son image 💖
Troisième avantage, et non des moindres, une communauté permettrait à Trade Republic de renforcer son image de marque ainsi que l’attachement de ses utilisateurs par rapport à elle.
eToro, Degiro, Bourse Direct, Boursorama, Fortuneo… Toutes ces marques offrent le même service que Trade Republic et permettent à leurs utilisateurs d’investir en bourse. Tout l’enjeu est donc de réussir à fidéliser ces derniers pour éviter qu’ils n’aillent chez la concurrence.
Une communauté peut justement avoir ce rôle de fidélisation.
C’est un élément que je mentionnais déjà dans mon premier article, avec l’exemple de CFO Connect.
Spendesk a créé cette communauté pour offrir du contenu et un espace réservé aux CFO désireux de se former et d’échanger avec des pairs.
À partir du moment où on rentre dans cette communauté, qu’on y développe des relations et qu’on a le sentiment d’y appartenir, utiliser le produit d’une entreprise concurrente perd de l’intérêt.
La marque peut donc maximiser son taux de rétention et fidéliser ses clients en nouant des relations avec eux.
En résumé, grâce à une communauté, Trade Republic pourrait :
Développer un avantage concurrentiel supplémentaire,
Acquérir plus facilement de nouveaux utilisateurs et réduire son coût d’acquisition,
Fidéliser ses clients et maximiser son taux de rétention.
Maintenant, comment faire pour accéder à ces trois avantages ?
Mon avis dans la troisième et dernière partie de cet article 👇
5 étapes pour construire la Trade Republic 🏗
Si j’étais à la place de l’équipe marketing de Trade Republic, il y a 5 étapes que je suivrais pour construire une communauté.
Choisir un objectif du modèle S.P.A.C.E.S. 🧑🚀
Tout d’abord, je m’assurerai de savoir exactement quel est l’objectif poursuivi. Comme je l’explique dans mon deuxième article, S.P.A.C.E.S. Mountain, l’objectif définit tout le reste. C’est le point d’ancrage de n’importe quelle communauté.
Parmi les 6 objectifs du modèle S.P.A.C.E.S. (je vous invite à lire mon deuxième article pour les découvrir), c’est un objectif d’acquisition que je poursuivrais.
Deux raisons principales motiveraient mon choix.
Tout d’abord, c’est un objectif qui est aligné avec l’ambition de Trade Republic. Celle-ci veut convaincre des millions d’européens à se lancer dans l’investissement en bourse. Pour ça, il faut acquérir un maximum d’utilisateurs, et la création d’une communauté aurait un impact non négligeable dans cet effort.
Ensuite, les 5 autres possibilités d’objectif me semblent moins pertinentes.
Trade Republic ne propose pas un produit extrêmement technique qui pourrait pousser ses clients à devoir s’entraider par le biais d’un forum. Un objectif de support n’aurait donc pas une très grosse valeur ajoutée pour la marque.
De plus, Trade Republic n’est pas susceptible de développer de nouveaux produits régulièrement. À partir du moment où l’app permet d’investir en bourse via une interface agréable, le gros du travail est fait pour l’utilisateur. Partant de là, un objectif produit ne me semble pas des plus intéressants.
Un objectif de contenu pourrait être pertinent, mais pas autant qu’un objectif d’acquisition. Si on compare Trade Republic à Nike, il semble moins évident pour un utilisateur de créer du contenu sur l’investissement en bourse que de partager une photo Instagram avec sa nouvelle paire de chaussures. La création de contenu sur le sujet de l’investissement est moins accessible que pour d’autres industries.
L’engagement arriverait numéro 2 dans mon choix d’objectif. On pourrait créer une communauté d’investisseurs pour renforcer leur attachement à Trade Republic, mais la marque y arrive déjà très bien avec son interface et ses frais réduits. De plus, l’objectif premier de Trade Republic est de grandir. L’acquisition passe donc en premier.
Enfin, un objectif de Success me paraîtrait risqué. Pour rappel, ce type de communauté cherche à aider ses membres à atteindre un objectif précis (perdre du poids, devenir meilleur dans un domaine, etc.).
Or, dans l’investissement en bourse, il y a des facteurs qu’on ne peut pas contrôler. On ne peut pas promettre à quelqu’un qu’en faisant tel ou tel investissement, il sera forcément gagnant à la fin.
Sans compter que l’investissement est un sujet hyper individuel, toutes les situations sont différentes, certains sont plus averses au risque que d’autres, etc. Il me paraîtrait donc très compliqué de créer une communauté dans l’idée de promettre à ses membres plus de succès en investissement.
Précisément parce qu’il y a des facteurs externes qu’on ne contrôle pas (contrairement à la perte de poids ou à l’acquisition de compétences dans un domaine) et que l’investissement est un sujet profondément individuel.
Pour toutes ces raisons, c’est donc un objectif d’acquisition que je poursuivrais.
Identifier les premiers membres 🕵️♂️
Une fois qu’on a un objectif clairement défini, la deuxième étape est de trouver nos premiers membres. L’idéal est de sélectionner 5 à 6 personnes, qui seront prêtes à s’investir dans la communauté et à en constituer le noyau dur.
Pourquoi c’est important ?
Parce qu’on ne construit pas une communauté pour ses membres. On la construit avec eux.
Par conséquent, les premières personnes qui rejoignent la communauté ont un rôle crucial dans son développement, parce qu’elles contribueront à la faire vivre et à la faire décoller.
À ce niveau-là, Trade Republic a une excellente carte à jouer : son réseau d’ambassadeurs. Comme mentionné plus tôt, la marque a mis en place un programme ambassadeur pour toucher son public cible plus facilement.
Si j’étais à leur place, j’irais directement puiser dans ce réseau pour sélectionner les premiers membres de la communauté. La raison est simple : ces ambassadeurs ont déjà montré qu’ils voulaient s’investir.
Pourquoi ne pas leur proposer d’aller plus loin, en co-construisant une communauté ?
J’utiliserais deux critères principaux pour faire la sélection :
Est-ce que l’ambassadeur a déjà accompli des choses concrètes, qui témoignent de son engagement et de sa motivation vis-à-vis de la marque ?
Est-ce que les membres de ce noyau dur pourront nouer des relations facilement et s’entendre les uns avec les autres ?
Le premier est évident, et j’attire votre attention sur le second. Comme je l’explique dans mon premier article, la différence entre une audience et une communauté, ce sont les relations qui existent entre les membres qui la composent.
Par conséquent, si vos membres fondateurs ne s’entendent pas et n’ont pas envie de passer du temps les uns avec les autres, votre communauté sera plombée.
Le décollage et la croissance seront beaucoup plus difficiles, voire impossibles.
Quand on rejoint une communauté, on a envie de découvrir un espace chaleureux où les membres sont enthousiastes à l’idée d’échanger. Cette cohésion doit exister au sein du noyau dur, pour qu’elle puisse se transmettre aux nouveaux membres.
C’est comme ça qu’on donne naissance à une communauté, et pas à une audience.
Voilà pourquoi ce deuxième critère est particulièrement important, et j’encourage Trade Republic à l’utiliser s’ils décident de lancer leur communauté un jour.
Maintenant, une fois qu’on a un objectif et des premiers membres, encore faut-il avoir un espace où les accueillir.
Définir et structurer un espace communautaire 🌁
Beaucoup de plateformes permettent d’héberger une communauté.
On peut citer :
Les réseaux sociaux, et notamment Facebook qui permet de créer des groupes.
Les apps de messagerie, comme WhatsApp et Telegram.
Les apps de messagerie plus poussées, comme Slack et Discord.
Chacune de ces plateformes a ses forces et ses faiblesses. Je vous propose de les parcourir, avant de découvrir celle que je choisirais pour héberger la communauté de Trade Republic.
Facebook
La force principale de ce réseau social est bien évidemment son nombre d’utilisateurs. Tout le monde connaît Facebook et quasi tout le monde est dessus.
C’est un avantage énorme, parce que si vous décidez d’y héberger votre communauté, vous n’aurez pas besoin de créer une nouvelle habitude. Aller sur Facebook fait déjà partie du quotidien de vos membres, et vous devrez donc fournir moins d’efforts pour qu’ils s’investissent.
De plus, les groupes Facebook permettent de faire des publications longues, bien structurées, et donc de communiquer efficacement.
En revanche, et on est obligé de le reconnaître, Facebook est une plateforme vieillissante qui commence à avoir de sérieuses difficultés auprès des plus jeunes générations.
Ces dernières passant de plus en plus de temps sur des plateformes comme TikTok et Discord.
WhatsApp
Tout comme Facebook, énormément de monde utilise WhatsApp et il n’est donc pas nécessaire de créer une nouvelle habitude chez vos membres si vous décidez d’y héberger votre communauté.
Par contre, un groupe WhatsApp peut très rapidement devenir bruyant, désorganisé et compliqué à suivre si trop de messages y sont envoyés. Le risque, c’est que vos membres décident de couper les notifications et de ne plus ouvrir la discussion. S’ils en arrivent là, vous ne pourrez plus les récupérer.
Slack
Slack répond à cette problématique, en permettant de structurer la communication grâce à des channels. Typiquement, quand vous ouvrez un Slack, vous pouvez le structurer en créant des channels dédiés à des sujets précis.
Dans le cas de Trade Republic, on pourrait imaginer des channels dédiés à différentes thématiques liées à l’investissement en bourse :
Actions
ETF
Fiscalité
Enveloppe (PEA vs Assurance vie vs Compte-titres)
Actualité et tendances
Etc.
C’est donc beaucoup plus organisé qu’un groupe WhatsApp. En revanche, beaucoup moins de personnes sont familiarisées avec Slack (surtout utilisé dans le B2B), et il est donc souvent nécessaire de créer une nouvelle habitude chez les membres quand on décide d’y héberger une communauté.
Ces derniers doivent développer le réflexe de se rendre régulièrement sur Slack pour rester à jour et ne rien manquer.
De plus, à long terme, Slack peut devenir très cher si vous optez pour la version payante. Comptez 6€ par membre, par mois, facturé annuellement.
Discord
En termes de fonctionnalités, Discord est assez similaire à Slack. Vous pouvez également structurer l’espace communautaire avec des canaux dédiés à certains sujets. Ce qui permet d’avoir une communication bien plus claire que sur WhatsApp.
La différence majeure, c’est que Slack est surtout utilisé dans le monde de l’entreprise, tandis que Discord est surtout utilisé dans le monde des particuliers.
Choisir entre les deux dépendra donc du type de communauté que vous allez développer :
Si c’est une communauté B2B, je partirais plus sur Slack.
Si c’est une communauté B2C, je partirais plus sur Discord.
Les plateformes spécialisées (Kommunity, Circle, etc.)
Tout l’avantage de ces plateformes, c’est qu’elles ont été construites spécialement pour les communautés. Elles proposent des fonctionnalités, du contenu, et du support pour vous accompagner dans la construction de votre communauté.
Cela semble donc parfait. En revanche, et c’est un inconvénient majeur selon moi, utiliser ces plateformes demande de créer une nouvelle habitude chez les membres.
Et ce n’est pas la même chose que pour un Slack ou un Discord. Avec Kommunity et Circle, il y a plus de friction. Les membres doivent accéder à la plateforme et s’y connecter avec un identifiant ainsi qu’un mot de passe.
Selon moi, cette friction est un gros problème et il va falloir vous accrocher pour donner l’habitude à vos membres de passer outre.
Et pour Trade Republic ?
Quand on a connaissance de tous ces éléments, il y a une plateforme bien précise que je choisirais si j’étais Trade Republic : Discord.
Pour trois raisons.
Tout d’abord, Discord permet de créer des channels / salons. Cette fonctionnalité est cruciale pour structurer la communauté et permettre aux membres de s’y retrouver. Ces derniers pourront fréquenter les salons qu’ils veulent, selon les sujets qui les intéressent.
Ensuite, Discord gagne en popularité auprès des générations les plus jeunes, qui constituent la cible principale de Trade Republic. Si la marque décide d’y héberger sa communauté, elle n’aura donc pas besoin de créer une nouvelle habitude chez ses membres. Elle utiliserait un outil avec lequel la plupart d’entre eux sont déjà familiarisés.
Enfin, Discord permet de créer des rôles et de les assigner à certains membres. Ce que cela veut dire, c’est qu’il est possible d’instaurer une hiérarchie au sein d’une communauté Discord en accordant aux membres différents types de rôle (et donc les avantages qui y sont associés) selon leur niveau d’engagement.
Avec une telle fonctionnalité, il est donc possible de motiver les membres à maximiser leur engagement pour grimper “l’échelle sociale” de la communauté. Et vous vous en doutez : toute la valeur d’une communauté est liée au niveau d’engagement de ses membres. D’où l’intérêt d’une telle fonctionnalité.
Traffic Think Tank est un exemple de communauté qui utilise ce système de leaderboard, et récompense les membres les plus actifs :
Dans le cas de Trade Republic, mon choix s’orienterait donc vers Discord sans hésitation.
Construire la proposition de valeur de la communauté 💸
Cette avant dernière étape est sans doute celle que je préfère, puisqu’elle consiste à définir ce qu’on va offrir aux membres qui rejoignent la communauté.
Plus concrètement, à quels avantages auront-ils accès ?
On peut imaginer plusieurs choses.
Des événements privés
La première, qui peut paraître évidente, c’est le fait d’accéder à des événements privés, réservés aux membres de la communauté.
Cela peut être :
Des conférences en ligne pour se former à l’investissement.
Des meetups, en présentiel, pour rencontrer d’autres membres et construire son réseau.
Des sessions #AskMeAnything pour permettre aux membres de poser toutes leurs questions à des professionnels de l’investissement.
Personnellement, je sais que ce troisième format fonctionnerait. J’en organise moi-même pour la communauté d’investisseurs long terme que je suis en train de construire, et le format cartonne à chaque fois.
Quelques exemples :
Comment investir en bourse - Avec Nicolas Chéron de chez Zonebourse.
Diversifier son portefeuille grâce au crowdfunding immobilier - Avec Alexandre Toussaint de chez Baltis Capital.
Pourquoi investir dans les métaux précieux - Avec Alessandro Soldati de chez Gold Avenue.
Du merch
Ensuite, deuxième possibilité, créer du Merch Trade Republic et l’offrir aux membres les plus actifs de la communauté.
On peut penser à des pulls, des casquettes, des chaussures, des t-shirts, …
Bref, tout ce qu’il est possible de porter sur soi pour montrer son appartenance à la communauté. C’est quelque chose qui fonctionne et qui a déjà fait ses preuves à de multiples reprises.
Pour prendre un exemple, on peut citer la marque Bored Ape Wear qui se base sur la collection NFT Bored Ape Yacht Club.
Tous ceux qui connaissent la marque, et qui veulent le montrer, peuvent acheter du merch pour en témoigner. Cela crée une connivence directe quand deux membres se croisent et se reconnaissent grâce à leurs vêtements.
Greg Isenberg, spécialiste des communautés et fondateur de l’agence de Community Building “Late Checkout”, raconte une anecdote à ce sujet dans son émission “Where It Happens” (timecode: 45:03) :
Des challenges
Troisièmement, les membres de la communauté pourraient accéder à des challenges, qui leur permettraient de gagner des actions gratuites.
Par exemple, les 10 premiers membres qui parviennent à coopter 3 nouveaux membres peuvent recevoir gratuitement une action de leur choix.
De quoi maximiser leur engagement tout en faisant grandir la communauté. D’une pierre deux coups.
Des conseils personnalisés
Enfin, bénéficier de conseils personnalisés et individuels pour construire sa stratégie d’investissement est le quatrième avantage que l’on pourrait proposer aux membres.
Le message serait le suivant : rejoignez la communauté et bénéficiez d’un appel gratuit avec notre équipe pour sélectionner vos premiers ETFs.
Cet appel permettrait de directement mettre le nouveau membre dans le bain, en plus de créer un attachement supplémentaire avec la marque, grâce à un échange privilégié.
En résumé, on aurait donc 4 avantages :
Accès à des événements privés,
Merch gratuit,
Possibilité de gagner des actions,
Bénéficier de conseils personnalisés,
Bien évidemment, je donne ces 4 avantages à titre d’exemple mais il est possible d’aller beaucoup plus loin dans la réflexion.
Utiliser des leviers de croissance 🌱
Arrivé à cette étape, on a :
Un objectif d’acquisition,
Un noyau dur de premiers membres,
Un Discord pour héberger la communauté,
Une proposition de valeur basée sur 4 avantages.
Il reste une chose à faire : scaler et faire grossir la communauté. L’idée étant d’atteindre une taille suffisamment importante pour qu’il soit impossible de la dupliquer.
Copier une communauté de 20 membres est envisageable. Copier une communauté de 2000 membres l’est beaucoup moins.
Au plus une communauté grossit, au plus elle confère un avantage concurrentiel à la marque qui l’a lancée. D’une manière assez similaire à un blog qui génère de plus en plus de trafic, et qui devient donc de moins en moins prenable par la concurrence.
Si j’étais à la place de Trade Republic, j’utiliserais 3 leviers d’acquisition pour attirer de nouveaux membres dans la communauté.
Voyons lesquels.
La création de contenu
Premier levier : je miserais à fond sur la création de contenus à haute valeur ajoutée, entièrement réservés aux membres.
Je pense notamment à :
Des conférences privées / session AskMeAnything, disponibles en replays.
Un condensé simplifié des dernières actualités susceptibles d’impacter le marché, que ce soit à la hausse ou à la baisse. Un peu comme HugoDecrypte le fait sur son Instagram, mais version finance.
Des sélections d’ETF et d’actions proposées aux membres, pour les guider dans leurs choix. Comme le fait The Motley Fool👇
Je prendrais ensuite des extraits, que je publierais sur différents réseaux sociaux pour donner envie à mon audience cible de rejoindre la communauté.
C’est une stratégie assez classique, qui consiste à teaser ce à quoi notre cible pourrait accéder en décidant de devenir membre (et ce qu’elle rate en ne devenant pas membre).
J’en ai fait l’expérience sur ma propre communauté d’investisseurs long terme, et ça fonctionne.
Voici un exemple de post LinkedIn, basé sur un call privé que j’ai organisé pour les membres (en collaboration avec Trade Republic justement 😅) :
Le résultat ?
4.200 vues du post, et plusieurs demandes pour rejoindre le groupe :
Aujourd’hui, rien qu’avec cette stratégie (couplée au bouche à oreille), cette communauté à laquelle je consacre 1 à 2 heures par semaine rassemble près de 40 personnes (dont 20 sur Discord) après 2 mois d’existence.
Si l’équipe marketing de Trade Republic décidait de faire la même chose, mais en investissant les ressources qu’elle a à sa disposition, je n’ose pas imaginer le succès qu’elle aurait.
Le bouche à oreille
Au-delà du contenu, je compterais aussi beaucoup sur le bouche à oreille. À partir du moment où les membres sont fiers d’appartenir à une communauté, ils ont naturellement tendance à en parler autour d’eux et à montrer leur appartenance.
C’est un énorme vecteur de croissance : les membres attirent plus de membres, qui eux mêmes attirent plus de membres.
Encore une fois, j’en ai fait l’expérience avec ma propre communauté :
Tout comme la création de contenu, c’est un exemple à mon échelle. Avec les moyens que Trade Republic pourrait investir, je n’ai aucun doute que le bouche à oreille serait autrement plus conséquent.
Recruter des influenceurs
Enfin, troisième levier d’acquisition que j’utiliserais : recruter des membres qui ont déjà une audience.
Il y a deux enjeux derrière ce levier :
Premièrement, le fait de pouvoir les compter au sein de la communauté permet de bénéficier de leur crédibilité. Si notre cible voit un personnage connu dans notre communauté, ça peut la rassurer et la convaincre plus facilement de devenir membre. C’est de la preuve sociale. Exactement comme quand une startup lève des fonds et qu’elle cite un VC connu pour rassurer d’autres investisseurs.
Deuxièmement, recruter des membres qui ont une audience permet d’attirer cette dernière et donc de faire grossir la communauté plus vite.
Je ferais donc une liste de tous les créateurs de contenu orientés finances et investissements.
Je m’occuperai ensuite de les contacter un par un pour leur proposer de rejoindre la communauté.
Et enfin, je leur proposerais la meilleure expérience possible pour qu’ils aient naturellement envie d’en parler à leur audience.
Voilà donc les 3 canaux d’acquisition que j’utiliserais pour faire grossir la communauté de Trade Republic :
Le contenu
Le bouche à oreille
Les influenceurs
Même s’il en existe plein d’autres, ce sont ces trois-là sur lesquels je me concentrerais en priorité.
Wrap up 🌮
Pour définitivement prendre la place de numéro 1 sur son marché, Trade Republic doit ajouter la création d’une communauté à sa stratégie d’entreprise.
Comme on l’a vu, beaucoup d’acteurs permettent d’investir sur les marchés, mais Trade Republic est le premier à montrer une volonté franche de le rendre accessible au plus grand nombre.
À juste raison ! L’investissement est un sujet qui nous concerne tous, et particulièrement les plus jeunes qui ne pourront pas bénéficier d’un système de retraites au point.
L’enjeu étant de prendre sa responsabilité individuelle pour préparer son avenir financier et éviter un appauvrissement général de la population.
Trade Republic veut avoir un rôle à jouer dans ce mouvement. Mais pour convaincre des millions d’Européens de rentrer sur les marchés, il va falloir faire appel à tous les canaux qui peuvent être mobilisés.
Aujourd’hui, la marque est sur une excellente lancée, mais je suis convaincu qu’elle ne devrait pas passer à côté de l’aspect communautaire pour atteindre son objectif.
Comme je l’ai expliqué, cela lui permettrait d’acquérir des utilisateurs plus facilement, et donc de remplir sa mission plus efficacement.
Je suis extrêmement curieux de voir comment Trade Republic va évoluer dans les mois et les années à venir. À l’heure actuelle, ils n’ont que deux ans d’existence, mais ont déjà accompli énormément de choses. Notamment en passant la barre du million d’utilisateurs.
En attendant la Trade Republic, si vous vous intéressez à l’investissement et que vous voulez échanger à ce sujet, vous êtes toujours les bienvenus sur le serveur Discord d’InveStonks.
On s’y retrouve pour parler investissement et organiser tous nos calls privés, dans lesquels on aborde plein de sujets différents : bourse, immobilier, métaux précieux, cryptos…
L’adhésion est gratuite, le contenu est bon et les membres sont extraordinaires.
Vous n’avez rien à perdre et tout à gagner.
Exactement comme Trade Republic avec sa (future) communauté.